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Les effets du changement climatique à travers les saisons

Le cycle des saisons serait chamboulé par le réchauffement climatique. Les températures augmentent, et ne correspondent plus aux normales saisonnières. D'après une nouvelle étude, ce phénomène serait dû, au moins en partie, aux activités humaines et notamment à la production de gaz à effet de serre.

Quand vous entendrez dans la rue le fameux "il n’y a plus de saison", vous pourrez rétorquer : "mais à qui la faute ?" Le rôle de l’activité humaine sur le changement climatique est difficilement réfutable. Que ce soit la montée des températures annuelles ou la hausse du niveau de la mer, les effets sont bien mesurables. Une équipe de climatologues a découvert une nouvelle anomalie climatique à mettre sur le compte de l’humanité.


Dans un article publié dans Science le 20 juillet, Benjamin Santer, chercheur au Lawrence Livermore National Laboratory aux États-Unis, et son équipe mettent en évidence l’effet des activités humaines sur le dérèglement des saisons. Les températures montent plus vite en été qu’en hiver dans certaines parties du globe, probablement à cause des grandes concentrations de gaz à effets de serre dans l'atmosphère..


Une analyse menée sur près de 40 ans de données

Pour mettre en évidence le rôle que jouent les humains dans le dérèglement des saisons, les climatologues se sont appuyés sur des données satellites prises entre 1979 et 2016. Ils ont étudié la troposphère, la couche de l’atmosphère la plus proche du sol, et ce sur l’ensemble du globe. Par une méthode statistique, ils ont découplé l’évolution des températures liée à l’activité humaine, de celle provoquée par le cycle naturel terrestre.


Selon cette nouvelle étude, les saisons n’évoluent pas symétriquement, en particulier dans les zones tempérées du globe. Ces 40 dernières années, les températures estivales ont augmenté plus vite que les températures hivernales. Bien qu’il soit global, l’impact du changement climatique n’est pas le même selon les lieux et les saisons.


Ce phénomène de réchauffement dissymétrique de la troposphère serait typiquement une conséquence de la forte concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Gaz à effet de serre en grande partie émis par l’Homme et ses différentes industries.


Un autre impact mesuré à l’échelle mensuelle

En plus de mesurer le dérèglement des saisons, les climatologues ont suivi l’évolution des températures mois après mois, sur près de 38 ans. En analysant les températures maximales et minimales pour chaque mois, ils se sont rendu compte que leur écart augmentait régulièrement.


L’image utilisée par Benjamin Santer, premier auteur de cette étude, pour décrire le phénomène est celle d’une vague. Si le creux de la vague correspond à la température la plus basse et son sommet correspond à la température la plus haute, leur hauteur n’a fait qu’augmenter sur la période temporelle étudiée.


Pour être plus précis, les températures minimales et maximales ont toutes les deux régulièrement augmenté, conséquence du réchauffement climatique. Mais la vitesse à laquelle les maximales augmentent est plus importante. Selon les scientifiques, la probabilité que ce phénomène soit naturel (non provoqué par les activités humaines) est mince : cinq sur un million.


D’après Benjamin Santer : « Nos résultats suggèrent que les études sur le changement de cycle des saisons apportent des preuves nouvelles et solides de l’effet non négligeable de l’activité humaine sur le climat de la Terre ». Difficile de ne pas y voir un message porté à l’attention de Donald Trump et de son administration, parfois sceptiques sur la question du climat..

Le 23 juillet 2018 à 17:48 • Hugo Dugast

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